Même si les scandales financiers sont courants au pays de Paul Biya, celui-ci revêt une ampleur digne d’un scénario hollywoodien. Plusieurs agents du ministère de l’Economie et des Finances notamment, auraient, par falsification de documents liés aux durées de missions nationales comme internationales, détourné au détriment de l’Etat des centaines de milliards de francs CFA.
Ce sont plus de 1700 fonctionnaires qui sont suspectés de cette fraude à grande échelle. Celle-ci concerne deux lignes budgétaires de l’Etat camerounais : la ligne 94, dédiée aux interventions en investissement d’un montant annuel de 95 milliards de francs CFA ; Et la ligne 65 intitulée « intervention de l’État en fonctionnement », financée, quant à elle, à concurrence de 400 milliards de francs CFA environ par an.
Selon les enquêteurs du service de Contrôle Supérieur de l’Etat, ce ne sont pas moins de 5 000 milliards de francs CFA qui seraient engloutis dans ce vaste réseau de fonctionnaires faussaires sur une période de deux ans environ. Leur modus operandi consiste à créer des projets fictifs et à trafiquer des missions aux durées non réglementaires. Ainsi, il aurait été découvert que certains fonctionnaires cumulent plus de 600 jours de mission par an alors que la norme est de 100 jours maximum au cours d’un exercice budgétaire.
Il faut croire que cette énième affaire de détournement de fonds publics au Cameroun n’a pas encore livré tous ses secrets. Pour un Etat non développé comme le Cameroun, si quelques fonctionnaires peuvent voler plus de 5 000 milliards de francs CFA, alors le bout du tunnel est encore très loin. Il s’agit tout simplement d’une incompétence ou d’une complaisance au sommet de l’Etat.
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