Les États-Unis ont mis leur veto mardi à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant « un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties », a recueilli 13 voix pour, une contre et une abstention (Royaume-Uni). Il s’agit de leur troisième veto depuis le début de la guerre entre leur allié israélien et le Hamas.
Présenté par l’Algérie après plus de trois semaines de discussions, le texte s’opposait aussi au « déplacement forcé de la population civile palestinienne », alors qu’Israël a évoqué une évacuation des civils avant une offensive terrestre à Rafah où s’entassent 1,4 million de personnes dans le sud de la bande de Gaza.
« Un vote pour ce projet de résolution est un soutien au droit des Palestiniens à vivre. A l’inverse, voter contre signifie un soutien à la violence brutale et à la punition collective qui leur est infligée », a commenté mardi, juste avant le vote, l’ambassadeur algérien Amar Bendjama.
Ce projet de texte était déjà voué à l’échec lorsqu’il exige des efforts de la part d’Israël sans obliger le Hamas à procéder à la libération des otages israéliens comme l’affirme l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield : « demander un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel sans accord préalable exigeant du Hamas qu’il remette en liberté les otages n’apportera pas une paix durable. Il pourrait plutôt prolonger les combats entre le Hamas et Israël ».
L’ambassadeur palestinien à l’ONU a fustigé mardi le veto « irresponsable et dangereux » des Etats-Unis qui ont bloqué un projet de résolution du Conseil de sécurité exigeant un cessez-le-feu « immédiat » à Gaza.
« Le message envoyé aujourd’hui à Israël par ce veto est qu’ils peuvent continuer à faire n’importe quoi en toute impunité », a lancé Riyad Mansour, dénonçant le « bouclier » fourni par les Américains à Israël.
Premier soutien d’Israël, les Etats-Unis estiment en effet que cette résolution aurait mis en danger les négociations diplomatiques délicates sur le terrain pour obtenir une trêve incluant une nouvelle libération d’otages.