La situation au Mali atteint un nouveau pic de tension alors que les troupes tchadiennes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont quitté la base de Kidal de manière anticipée.
Cette décision radicale fait suite aux récents désaccords entre la Minusma et les autorités maliennes, exacerbant ainsi les inquiétudes quant à la stabilité dans la région.
Retrait précipité des casques bleus
Selon des sources de RFI, les troupes tchadiennes ont précipitamment quitté la base de Kidal en signe de protestation contre le refus des autorités de Bamako d’autoriser leur rapatriement par voie aérienne. Ce retrait soudain souligne les tensions croissantes entre la Minusma et le gouvernement malien, accentuant ainsi les défis auxquels est confrontée la mission de maintien de la paix des Nations unies dans le pays.
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Les Casques Bleus tchadiens avaient déjà été contraints de quitter la localité d’Aguelhok par voie terrestre en raison du refus des autorités tchadiennes d’accorder des autorisations de vol vers Ndjamena, la capitale du Tchad.
La Minusma face à une opposition locale croissante
La Minusma est sous le feu des critiques au Mali depuis un certain temps. Les manifestations populaires réclamant le départ des Casques Bleus se sont multipliées à Bamako ces derniers mois, atteignant leur apogée avec plus de 3 000 personnes rassemblées au Palais de la Culture en avril dernier. En juin, lors d’une réunion au Conseil de sécurité de l’ONU, les autorités maliennes ont officiellement exigé le retrait de la mission, mettant en avant leur incapacité à contenir la menace terroriste et à gérer les risques sécuritaires dans le pays.
La Minusma a été critiquée pour son manque de soutien au Mali en matière d’appui feu et de renseignement. Cette critique a été soulignée par Fousseynou Ouattara, vice-président de la commission de la Défense au Conseil national de transition, récemment dans une déclaration à Sputnik.
Ce retrait prématuré des forces tchadiennes de Kidal, ainsi que des autres localités d’Aguelhok, Tessalit et Kidal, marque la fin de la présence de la Minusma dans le nord-est du Mali. L’avenir politique et sécuritaire du pays reste incertain, avec des défis croissants auxquels les autorités maliennes devront faire face pour maintenir la stabilité.