La collecte de nos données personnelles lorsque nous utilisons nos smartphones Android monte crescendo et prend des proportions inimaginables. Le drame est que la plupart des utilisateurs des smartphones qui visitent les sites internet ou se connectent aux réseaux sociaux ignorent qu’ils laissent des traces ou empreintes digitales qui sont des mines d’or pour les grandes firmes du Web comme Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, Alibaba connus sous l’acronyme de GAFAMA. Il faut ajouter à cette liste toutes les applications sur ces smartphones dont le but est de siphonner nos données personnelles et les revendre sans qu’on ne s’en rende compte. Les applications de nos smartphones ne sont alors que l’arbre qui cache la forêt. ne étude menée par des chercheurs de l’université d’Édimbourg et du Trinity College de Dublin dresse un tableau anxiogène de toutes les informations qui nous échappent lorsque nous utilisons un smartphone.
C’est quoi les données personnelles ?
Selon la définition consacrée par la loi togolaise sur la protection des données à caractère personnel, une donnée personnelle est : toute information relative à une personne physique identifiée ou identifiable directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à un ou plusieurs éléments, propres à son identité physique, physiologique, génétique, psychique, culturelle, sociale ou économique (article 4). Une personne physique peut donc être identifiée directement (exemple : nom et prénom) ou indirectement (exemple : par un numéro de téléphone ou de plaque d’immatriculation, un identifiant tel que le numéro de sécurité sociale, une adresse postale ou courriel, mais aussi la voix ou l’image). A cet effet, l’identification d’une personne physique peut être réalisée à partir d’une seule donnée (exemple : nom) ou à partir du croisement d’un ensemble de données (exemple : un homme vivant à telle adresse, née tel jour et membre d’une église ou association).
Le ciblage par les publicités
De quoi s’agit-il ? « C’est une technologie qui est présente sur presque tous les sites web et applications. Elle permet de créer un profil publicitaire précis de chaque consommateur, de connaître ses habitudes de consommation, sa situation financière et même son état santé mentale. » Grâce à cette technologie, la filiale de Microsoft spécialisée dans la publicité classerait les consommateurs en fonction de 650 000 traits de personnalité et situations personnelles. « Problèmes d’argent », « dépendance au jeu », « dysfonction érectile », « dépression »… Il ne reste plus qu’aux algorithmes à faire leur travail pour inciter les consommateurs à céder à leurs pulsions. « Lors de notre enquête, nous nous sommes aperçus qu’en consultant une dizaine de sites parmi les plus fréquentés en France, nos données étaient partagées plus de 4 000 fois et notamment avec plus de 1 000 tiers », détaille Frithjof Michaelsen, peut-on lire sur www.ouest-france.fr.
C’est fini la confidentialité avec nos téléphones !
Les chercheurs ont mis à l’épreuve des smartphones équipés de OneUI (Samsung), MIUI (Xiaomi), HarmonyOS (Huawei), realme (ColorOS) ainsi que LineageOS et /e/OS, des ROM alternatives, open source et orientées vers la confidentialité. Les différents téléphones ont été configurés de manière à refuser le partage de données télémétriques. En clair : « les téléphones sont juste utilisés pour passer des appels et envoyer des SMS », écrivent les chercheurs pour poser les bases. Mais, même dans ces conditions, il apparaît que « les variantes d’Android de Samsung, Xiaomi, Huawei et realme transmettent un volume de données substantiel à leurs constructeurs ainsi qu’à des tierces parties qui ont des applications préinstallées ». Cela signifie que non seulement Samsung (par exemple) reçoit d’importants paquets de données, mais également Microsoft, Google, Facebook et bien d’autres.