Emmanuel Macron avait pour ambition de « rénover » les relations de la France avec ses anciennes colonies africaines, mais il encaisse des revers dans la région qui remettent en question l’avenir de la présence militaire française.
En décembre 2018, le chef de l’État assurait que la France resterait engagée contre les djihadistes au Sahel « jusqu’à ce que la victoire soit complète ». Cinq ans plus tard, les soldats français ont quitté le Mali et le Burkina Faso suite à des coups d’État. La situation s’est également détériorée en Centrafrique.
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Fragilisation de la politique macronienne
Le putsch militaire au Niger, dernier point d’appui de la France dans la lutte anti-djihadiste dans la région, risque de fragiliser davantage la politique de Macron. Si les putschistes se maintiennent au pouvoir à Niamey, le maintien des soldats français dans la région, près de 1 500, sera très difficile.
Il est également possible que la question du départ des soldats français se pose au Tchad, où environ 1 000 soldats français sont stationnés. Emmanuel Macron, né après les indépendances des anciennes colonies d’Afrique, avait promis de mettre fin à la « Françafrique » et de construire un partenariat d’égal à égal.
Croissance du sentiment anti-français
Cependant, le sentiment anti-français a augmenté au Sahel, alimenté par des acteurs extérieurs comme la Russie, qui pourrait profiter des revers de la France pour consolider sa position sur le continent. Le spectre d’une réplique « immédiate et intraitable » en cas d’attaque contre les intérêts de la France a été brandi, suscitant des tensions avec la junte nigérienne.
Le problème réside dans la distance entre les discours de changement et les actions concrètes de la France envers ses anciennes colonies. Il ne faut pas réduire la crise au Niger à une simple question franco-nigérienne, car de nombreux autres pays sont impliqués.

