Le Président Donald Trump a signé un décret suspendant pour 90 jours tous les programmes d’aide étrangère des États-Unis. Il juge nécessaire d’évaluer leur alignement avec les intérêts américains. Cette décision inquiète déjà, notamment en Afrique.
Au Mali, les États-Unis ont accordé près de 3,5 milliards de dollars en aide humanitaire et au développement au cours des vingt dernières années. En 2022, cette aide s’élevait à plus de 250 millions de dollars, incluant 90 millions de dollars d’aide humanitaire essentielle. Un accord supplémentaire de 148,5 millions de dollars a été signé en septembre 2022 pour financer des initiatives dans les domaines de la santé, de la gouvernance, de l’agriculture et de l’éducation de base.
La suspension de cette aide menace des programmes importants tels que Gavi, l’Alliance du Vaccin, qui soutient la vaccination des enfants contre les maladies évitables et le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le Sida (PEPFAR), qui fournit des traitements vitaux à des millions de personnes vivant avec le VIH en Afrique.
Les initiatives promouvant l’accès à la contraception et l’égalité des sexes, essentielles pour le développement durable et l’autonomisation des femmes, risquent également d’être affectées. Des organisations humanitaires ont averti que cette suspension pourrait entraîner des conséquences « de vie ou de mort » pour les populations vulnérables.
Cette suspension de l’aide américaine à l’étranger est logique. L’Amérique ne peut continuer à financer ces programmes qui n’apportent rien à la suprématie américaine. Qui plus est, au bénéfice des pays qui ne s’alignent pas sur la vision politique des États-Unis. Les pays concernés doivent dès à présent, se chercher d’autres sources de financement pour leurs projets.
D’ailleurs, comment face à la tentation de certains États de se rapprocher davantage de la Chine et surtout de la Russie pour un soi-disant, multilatéralisme et diversification des partenaires, les Etats-Unis vont rester insensibles ? Assistons-nous désormais au retour d’un monde bipolarisé où, il faut choisir son camp ?
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