Ce 5 novembre 2023, un incident choquant a secoué la paisible commune de Kovié, située dans la préfecture de Zio au Togo. Le pasteur Kodzo Adédzé, ministre de l’Urbanisme et de la Réforme Foncière, aurait découvert qu’une somme colossale de près de 400 millions de FCFA avait été dérobée à son domicile.
Cette histoire, digne d’un film à suspense, a rapidement fait les gros titres, suscitant des réactions vives au sein de la population togolaise.
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Pourquoi autant d’argent à domicile ?
Ce dimanche matin, le ministre Adédzé a été confronté à une réalité ahurissante : un cambrioleur avait réussi à pénétrer dans sa résidence et à dérober une somme astronomique. Selon les rapports du journal local « Le Flambeau des Démocrates », l’auteur présumé de ce vol audacieux serait un ressortissant béninois qui, visiblement, menait une vie luxueuse au Togo. Ce dernier aurait investi dans divers biens matériels, notamment des tricycles et des motos, avant d’être appréhendé par les autorités judiciaires.
Face à ce vol colossal, le député Gerry Taama a exprimé son indignation dans des termes forts. Il a souligné l’injustice flagrante de la situation, dénonçant le fait que pendant que les jeunes togolais se battent pour survivre, certains individus puissants s’enrichissent indûment. Taama a également critiqué l’inaction des autorités, soulignant le besoin urgent de réformes pour garantir la sécurité et l’égalité dans le pays.
Cette affaire a soulevé aussi des interrogations profondes au sein de la population togolaise. Comment un ministre de la République pouvait-il conserver une somme aussi considérable chez lui, au lieu de la placer dans un établissement financier ou d’investir dans des initiatives visant à résorber le chômage des jeunes diplômés ? Cette question résonne d’autant plus fort au Togo, où des scandales similaires, comme celui du Gabon, ont récemment éclaté, révélant des caisses remplies d’argent chez des proches du pouvoir.
Voici la réaction du député Gerry Taama sur cette affaire de vol.
“400 millions volés chez un ministre, pendant que les jeunes sont réduits à la mendicité
Nous avons atteint un niveau dans le pays où plus rien ne m’étonne. Mais l’information est suffisamment relayée par plusieurs sources qu’on ne peut plus parler de fake news.
Ce que cette information ne dit pas, c’est ce qu’il reste après les 400 millions. Et ce qui doit se retrouver dans d’autres domiciles. Mais comme je le dis, cela ne m’étonne plus. Comme on l’a vu au Ghana, le procureur de la République ou la Hapulcia peuvent s’autosaisir. Je serai surpris que cela arrive.
Ce qui me choque, c’est plutôt les militants des partis politiques. Ces gens qui font Tsoboé sous le soleil, arpentent les rues, haranguent les foules, pour se retrouver en permanence à tirer le diable par la queue. Les vrais militants sont les laissés pour compte de notre système politique.
Si tout cet argent servait à créer des entreprises, créer des emplois, financer des projets ? On pourrait dire, pourquoi pas ?
Mais nous avons abandonné les investissements dans notre pays aux étrangers qui nous narguent et nous exploitent, pendant que nos propres frères thésaurisent et nous réduisent à la mendicité.
Il faut que je me concentre sur mon genou, c’est mieux même. Parfois, j’ai l’impression que certains ministres du président de la République veulent obligatoirement que tout le monde soit fâché dans ce pays. Pour quel objectif, je ne sais pas.
400 millions, c’est 1000 jeunes financés à 400 000f. C’est énorme.
Que pensez-vous de cette situation ?
Occupons-nous de notre genou, vivant. C’est mieux”.
Gerry Taama
L’origine exacte de l’argent volé reste à déterminer, tout comme le montant précis du préjudice subi par le ministre Adédzé. Les autorités togolaises, en particulier la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), ont été appelées à mener une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur ce scandale financier. Les Togolais attendent des réponses et espèrent que la justice ira jusqu’au bout de cette affaire pour restaurer la confiance de la population.

