Récépissé HAAC N°0062/HAAC/07-2022/pl/P

Togo/Municipales 2025 : Campagne s’achève dans un climat de paix

Clap de fin pour la campagne électorale des municipales au Togo. Lancée le 1er juillet, elle s’achève ce mardi soir dans une atmosphère globalement calme, après deux semaines de mobilisation sur fond de tensions politiques persistantes. En ligne de mire : le scrutin du 17 juillet prochain, qui désignera les 1 527 conseillers municipaux des 117 communes du pays.

Une campagne qui a su monter en intensité

D’abord timide, la campagne a progressivement gagné en vigueur malgré les appels au report lancés par une frange de l’opposition après les troubles survenus fin juin. Dès le 8 juillet, la dynamique s’est enclenchée, avec une forte présence des candidats sur le terrain.

Tracts, caravanes, meetings, débats de proximité ou encore opérations de porte-à-porte : les moyens de persuasion ont été variés. Qu’ils soient issus de partis politiques ou de listes indépendantes, les candidats ont arpenté villes et villages pour convaincre un électorat encore prudent.

Cette effervescence s’inscrit dans le prolongement du processus de décentralisation lancé en 2019, visant à rapprocher les décisions politiques des populations locales. Pour ce scrutin, 494 listes ont été validées à l’échelle nationale.

Partis politiques : entre démonstration de force et quête de crédibilité

Le parti au pouvoir, Union pour la République (UNIR), a une nouvelle fois déployé ses muscles politiques. Présent sur tout le territoire, des quartiers populaires de Lomé aux localités de l’intérieur comme Mango, Djabou ou Koumongou-Kan, le parti a mené une campagne de proximité avec un message axé sur la continuité et la stabilité.

Les cadres, très visibles, ont accompagné les candidats à travers meetings et descentes sur le terrain. L’objectif affiché : assurer une victoire large au soir du 17 juillet.

L’opposition, quant à elle, s’est faite plus discrète, mais pas absente. Le parti ADDI, tout comme l’ANC de Jean-Pierre Fabre, ont peu à peu investi l’espace électoral après un démarrage hésitant. La stratégie : miser sur la proximité avec les citoyens pour raviver leur rôle de contre-pouvoir local.

Parmi les listes qui ont marqué les esprits figure TOVIA (Togolais Viens Agir) de Koami Gomado. Avec des caravanes spectaculaires et une communication moderne, cette liste indépendante a su imprimer sa marque dans plusieurs quartiers.

Le PSR, la DMP, les FDR, le NET, Bâtir ou encore le PDP ont également animé la campagne, chacun défendant sa vision de la gestion communale.

Mais malgré cette diversité de voix, l’enthousiasme populaire est resté mesuré, notamment dans la capitale. De nombreux citoyens, refroidis par les récents événements, ont exprimé une certaine distance à l’égard des messages politiques.

Sécurité : la FOSEM 2025 en première ligne

Pour garantir une campagne paisible, les autorités ont mis sur pied la FOSEM 2025 (Force Sécurité Élections Municipales). Cette unité spéciale de 12 000 agents de police et de gendarmerie, opérationnelle depuis le 30 juin, a assuré la couverture sécuritaire de toutes les activités électorales.

Meetings, caravanes, porte-à-porte, escortes de matériel électoral… toutes les opérations ont été encadrées, sans signalement d’incident majeur. Des centres opérationnels ont été installés dans chaque région avec des numéros verts permettant aux populations et aux candidats de signaler tout problème.

Le vote anticipé des forces de l’ordre, tenu le 14 juillet, permettra à la FOSEM d’être pleinement mobilisée pour le jour du scrutin général.

Un scrutin à fort enjeu politique

Au-delà du simple renouvellement des conseils municipaux, ce scrutin joue un rôle structurant pour l’avenir institutionnel du pays. Les conseillers élus pour six ans auront la lourde tâche de piloter le développement local, mais aussi, à terme, de participer à l’élection des futurs sénateurs en 2031.

Le 17 juillet, les Togolais choisiront leurs représentants locaux dans un climat où l’espoir d’une gouvernance de proximité se mêle encore à la méfiance.

Reste à savoir si cette élection municipale, annoncée comme décisive, saura à la fois restaurer la confiance citoyenne et poser les bases d’une démocratie locale plus ancrée, plus inclusive, et plus apaisée.

 

 

Élections municipales : les forces de sécurité ont voté par anticipation

 

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