Pour la toute première fois, en une année complète, le réchauffement climatique a dépassé 1,5°C en 2024 selon l’observatoire européen Copernicus. Elle a aussi été la première où la température moyenne mondiale a dépassé la fameuse barre de + 1,5 °C de réchauffement par rapport à la période 1850-1900.
Des événements violents attendus
Ce degré et demi de réchauffement n’a pas été choisi au hasard lors de la COP 21, c’est un point de bascule. À partir de ce seuil, les conséquences du réchauffement climatique vont s’accélérer nettement. Un rapport du GIEC de 2018 est d’ailleurs consacré à la question. Il alerte sur des événements météo qui deviendront encore plus violents qu’aujourd’hui : précipitations intenses, températures extrêmes. Notamment autour du bassin méditerranéen et en Amérique du Nord, dont la Californie, frappée par des incendies inédits en plein hiver.
Les scientifiques s’inquiètent
« On ne comprend pas pourquoi 2024 a été aussi chaude », s’étonne Benjamin Sultan, scientifique de climat. Comme lui, de nombreux chercheurs s’interrogent et débattent actuellement sur une possible accélération du changement climatique, alors que 2023 était déjà l’année la plus chaude jamais observée… avant d’être détrônée par 2024.
Il n’y a pas que les émissions de gaz à effet de serre
Certes, il y a eu El Niño en 2023 et début 2024, un phénomène caractérisé par des températures de surface plus élevées que la normale dans l’océan Pacifique, augmentant naturellement la température sur Terre. Mais ce cycle météorologique et les émissions de gaz à effet de serre n’expliquent pas, à eux seuls, un réchauffement aussi rapide.
Les océans en première de ce réchauffement climatique
Les océans sont aux premières loges du réchauffement mondial. En 2024, la température moyenne annuelle de la surface des mers a atteint le niveau record de 20,87°C, soit 0,51°C de plus que la moyenne 1991-2020. Selon Copernicus, les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone et de méthane, les deux principaux gaz à effet de serre, ont continué à augmenter l’an dernier pour atteindre des niveaux annuels records, avec respectivement 422 parties par million (ppm) et 1.897 parties par milliard (ppb).