En Afrique, on s’habitue à voir ceux qui détournent de l’argent public se vanter de grandes réalisations voire d’être des « success stories tellers ». Ils ne sont nullement inquiétés peu importe les dénonciations qu’on qualifie de « calomnieuses » et les auteurs systématiquement jetés en prison pour « avoir porté atteinte à l’honneur » de tel ou de tel. Le pire est que la charge de la preuve incombe, seul celui qui crie au voleur ! Les faits ne poussent personne à lancer des enquêtes – ne serait-ce pour faire semblant. Les scandales financiers ne manquent pas.
Voilà qu’en Asie, surtout dans les pays communistes, on entend un autre son de cloche. En Chine, l’ancien directeur général du conglomérat financier China Huarong, l’un des groupes les plus endettés de Chine, a été condamné à la peine de mort pour corruption, a rapporté mardi dernier un média d’État. On se rappelle de la condamnation à mort avec sursis de Zhou Jiangyong, un ancien secrétaire du Parti communiste chinois.
Souvent, et c’est ce qui est malheureux, est que l’Occident voient en ces condamnations pour corruption comme une arme politique de répression contre les dirigeants des firmes financières qui font des affaires avec les Etats dits du « monde libre ». Donc, pourquoi s’étonner de voir ces Occidentaux faire affaires avec les dirigeants corrompus d’Afrique et ailleurs qui ne leur posent aucun souci.
Le Vietnam vient de frapper Truong My Lan, patronne du conglomérat Van Thinh Phat, accusée d’avoir escroqué des fonds de la Saigon Commercial Bank (SCB) pendant une décennie, « ont érodé la confiance des gens dans la direction du Parti (communiste) et de l’État », a estimé le jury, selon les médias d’État, lors du procès qui s’est tenu dans un tribunal de Hô Chi Minh-Ville (sud).
Elle est reconnue coupable dans une affaire de fraude dont les dommages ont été estimés par le parquet à 25 milliards d’euros au total, le plus grand scandale financier qu’ait connu le Vietnam. La femme d’affaires a nié son rôle et rejeté la faute sur ses subordonnés.
Au cours d’un procès XXL qui a duré environ un mois, Truong My Lan Truong et 85 autres prévenus ont comparu pour répondre aux interrogations et à la colère de milliers d’épargnants lésés qui ont perdu leurs fonds presque du jour au lendemain, peut-on lire sur telegramme.fr.
La Corée du Sud avait aussi sévi contre les corrompus parmi lesquels la plus célèbre est l’ex-présidente Park Geun-hye, condamnée à 20 ans de prison pour un retentissant scandale de corruption en décembre 2021. Ce qui avait précipité la fin de son règne et occasionné des élections pour sa succession.
Au Japon, en avril 2023, Hironori Aoki, a été jugé coupable par le tribunal de première instance de Tokyo pour avoir versé des pots-de-vin à Aoki Holdings, une chaîne japonaise de magasins de costumes d’affaires, dans le but de devenir partenaire officiel des JO-2020.
Aucun pays ne peut prétendre émerger si les auteurs de corruption et de détournement de fonds publics coulent des jours tranquilles tout en narguant la justice.