Le chef de la junte guinéenne, le colonel Mamady Doumbouya, a prononcé un discours marquant lors de l’Assemblée générale des Nations unies, remettant en question le modèle démocratique occidental en Afrique.
M. Doumbouya, qui est arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État en 2021, a souligné que le modèle démocratique occidental n’était pas nécessairement adapté à la réalité africaine, citant la série de coups d’État qui ont secoué la région au cours des trois dernières années. Des pays tels que le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et le Gabon sont actuellement dirigés par des dirigeants militaires.
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« Il est temps d’arrêter de nous donner des leçons et de nous traiter avec condescendance comme des enfants »
Ces coups d’État ont été vivement condamnés par les Nations unies et les puissances occidentales, notamment les États-Unis et la France, qui ont appelé au rétablissement rapide de la démocratie. Cependant, M. Doumbouya a critiqué cette réponse, la qualifiant de raciste et condescendante.
« Il est temps d’arrêter de nous donner des leçons et de nous traiter avec condescendance comme des enfants », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que les Africains étaient suffisamment matures pour concevoir leurs propres modèles de gouvernance.
Le gouvernement dirigé par M. Doumbouya a proposé une transition de deux ans vers des élections en 2022 après des négociations avec la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), mais jusqu’à présent, il n’a pas montré de signes concrets d’organisation d’un vote.
Une bataille qui n’a plus lieu d’être
M. Doumbouya a souligné que les pays africains étaient injustement enfermés dans des catégories et contraints de prendre position dans une bataille idéologique qui remonte à la guerre froide, une bataille qui n’a plus lieu d’être dans les relations internationales actuelles.
Il a affirmé que les Africains ne sont ni pro-américains, ni pro-chinois, ni pro-français, ni pro-russes, ni pro-turcs, mais tout simplement « pro-africains ». Placer l’Afrique sous l’influence de l’une de ces puissances, selon lui, est une insulte et un signe de mépris envers un continent comptant plus de 1,3 milliard d’habitants.
M. Doumbouya est arrivé au pouvoir en renversant l’ancien président guinéen Alpha Condé, qui avait modifié la constitution pour briguer un troisième mandat, déclenchant ainsi de vastes manifestations.
Il a conclu en dénonçant les dirigeants qui complotent pour rester indéfiniment au pouvoir, soulignant que les véritables instigateurs de coups d’État sont souvent ceux qui cherchent à perpétuer leur règne.
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