Dans un communiqué officiel, l’organisation régionale de la Corne de l’Afrique (Igad) a annoncé dimanche 10 décembre une percée diplomatique inédite dans la résolution du conflit au Soudan. Les généraux soudanais Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo, alias « Hemedti », ont accepté de se rencontrer, marquant ainsi une avancée significative dans les pourparlers de paix qui durent depuis sept mois.
Ce sommet extraordinaire, qui a réuni les principaux acteurs, a vu la participation pour la première fois du général Abdel Fattah al-Burhan, apportant une dimension nouvelle aux négociations. Mohamed Hamdan Daglo, également présent, a échangé avec les chefs d’État de l’Igad par téléphone, comme l’indique le communiqué officiel.
Engagement en faveur de la paix
Sur sa page X (anciennement Twitter), le Conseil souverain de transition a confirmé l’engagement du général al-Burhan à signer un cessez-le-feu. Cette proposition a été également acceptée par Mohamed Hamdan Daglo, comme le stipule une lettre publiée sur le même réseau social.
Cependant, la route vers la paix est semée d’obstacles, avec des exigences divergentes. Selon le Sudan Tribune, le chef de l’armée soudanaise demande le retrait des combattants des Forces de Soutien Rapide (FSR) vers des sites de cantonnement. En revanche, dans sa lettre, Mohamed Hamdan Daglo réclame l’arrestation d’anciens caciques du régime précédent.
Bien que cette avancée soit prometteuse, l’Igad doit maintenant consolider ces progrès. Une source diplomatique souligne la nécessité de rester vigilant, rappelant que par le passé, les négociations ont parfois servi de prétexte aux parties pour se réarmer.
Tensions avec les Émirats Arabes Unis
En parallèle, les tensions montent entre le Soudan et les Émirats arabes unis. Le ministère des Affaires étrangères soudanais a déclaré persona non grata une quinzaine de diplomates émiratis, les accusant de fournir des armes aux FSR. Cette décision fait suite aux manifestations à Port Soudan, exigeant le départ de l’ambassadeur émirati.
Les 15 diplomates ont désormais 48 heures pour quitter le Soudan, marquant un nouveau chapitre dans les relations complexes entre les deux nations.
Cette avancée diplomatique au Soudan offre un espoir tangible de résolution du conflit. Cependant, la voie vers la paix reste sinueuse, avec des demandes divergentes des parties impliquées. L’Igad doit maintenant jouer un rôle crucial pour concilier ces différences et faire progresser les pourparlers vers une résolution durable.