Le gouvernement français et ses services de renseignement ne l’ont pas vu venir. Le Tchad, le dernier bastion militaire de la France au Sahel, vient de rompre les accords de coopération militaires avec la France ce jeudi 28 novembre 2024.
Cette annonce de « mettre fin mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé » avec la France intervient quelques heures seulement après une visite du chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot. Le Tchad est le dernier pays du Sahel à abriter des forces armées françaises après les retraits forcés de ses troupes au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Paris n’a visiblement pas vu venir le coup car il semblerait que le ministre français des affaires étrangères « n’a pas été informé » de cette prise de position tchadienne vis-à-vis de ces accords d’une certaine époque. Pire, le président tchadien, Mahamat Idriss Déby n’a appelé son homologue français, Emmanuel Macron pour l’avertir. Une attitude qui surprend si l’on sait que la France a toujours soutenu le régime du fils du défunt Idriss Déby.
On dirait qu’après la quête de légitimité obtenu par les urnes lors de l’élection présidentielle du 6 mai, le fils Déby n’a plus vraiment besoin de la France. Or, contrairement aux putschistes du Niger, du Mali et du Burkina Faso, la France a été du moins, tendre et magnanime avec ce régime qui est arrivé par un putsch au pouvoir après la mort du président Idriss Déby le 20 avril 2021 à N’Djaména. En rappelle, c’est la France qui a fait ce régime des Déby depuis 1990 et l’aidé à se débarrasser de Hissène Habré.
S’il y a de l’agitation et de la stupeur dans le camp français, il est temps que la France comprenne qu’elle n’aura plus les mêmes types de relations paternalistes qu’elle a eu avec les pères des indépendances en Afrique. Le monde a évolué et les nouveaux chefs d’Etas africains ont les yeux ouverts pour dire non aux accords néocolonialistes signés par contraintes et manipulation par les tous premiers chefs d’Etats africains nouvellement indépendants à une certaine époque de la guerre froide.
Aujourd’hui, l’Afrique n’a plus à répondre de ses actes devant le « maître France » et les pays du Sahel le démontrent en cherchant à s’affranchir d’un joug esclavagiste sans précédent. Il est temps que les autres complices de la France en Afrique se réveillent et qu’ils libèrent leurs peuples de l’aliénation et de l’hypocrisie sous toutes ses formes comme on le connaît avec la France. Les attaques de Boko Haram dans les confins du Lac Tchad ces derniers temps, ont pu conscientiser les autorités tchadiennes. Elles ont pu se demander à quoi sert la présence des militaires français et si les autres n’en veulent pas, c’est qu’il y a une bonne raison.
« Après 66 ans de la proclamation de la république, il est temps pour le Tchad d’affirmer sa souveraineté pleine et entière, et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales », a déclaré jeudi soir le ministre des Affaires étrangères tchadien Abderaman Koulamallah.
En effet, les autorités tchadiennes indiquent avoir pris cette mesure « après une analyse approfondie ». Cette décision qualifiée de « tournant historique » par N’Djaména vise selon le communiqué à affirmer la « souveraineté pleine et entière, et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales ».








 
                    
 
			 
			 
			 
			 
			