La dot, également appelée « prix de la fiancée », est une pratique culturelle commune en Afrique, même si cette petite enquête menée par votre site d’information Civile Magazine est axée sur le cas du groupe ethnique Adja-Ewe, qui a depuis des années peuplé le sud du Togo.
En milieu Adja-Ewe, la dot est considérée comme l’un des rites les plus importants dans le mariage traditionnel. Dans de nombreuses, elle est considéré comme « une preuve de l’engagement du mari envers sa future épouse et sa belle-famille ». Elle est souvent payée en espèces, en bétail ou en biens matériels tels que des bijoux, des tissus, des pagnes et d’autres choses précieuse dans oublier l’argent.
À l’instar des autres communautés, les sages et les anciens en milieu Adja-Ewe ont maintenu la tradition. Ceci pour insister sur son importance pour la protection des femmes. En effet, la dot sert également à garantir une certaine protection au sein de sa nouvelle famille.
La dot peut également aider à maintenir des liens forts entre les familles des époux, ce qui est crucial dans la tradition Adja-Ewe en particulier et surtout en Afrique général.
Selon Missiagbétoh Kevoh, un octogénaire résidant à Kpekpleme interrogé sur le sujet, la dot a plusieurs avantages. « Chez nous, la dot permet notamment de renforcer le mariage en le rendant plus solide et plus stable. Elle peut également contribuer à réduire les risques de violences conjugales en garantissant que les maris respectent leurs épouses et prennent soin d’elles. En outre, la dot peut aider à protéger les femmes contre les mariages forcés ou les mariages précoces », nous a-t-il confié.
« Même si aujourd’hui, nos filles et fils ne cherchent plus à connaître les valeurs de cette pratique en milieu Adja-Ewe, nous devons leur faire comprendre que sans la dot personne ne vous respectera », a-t-il ajouté.
De son côté, ETSE Koukouvi Agbényigan résidant à Notsé soulignait que la dot est importante, car poursuit-il « elle garantit le respect à la future épouse et son mari ».
« En payant la dot, le mari montre qu’il est prêt à investir dans sa future épouse et qu’il la considère comme une personne précieuse et importante. Cela peut aider à renforcer la confiance entre les époux et à améliorer leur relation », a expliqué le natif de Notsé.
Poursuivant, M. ETSE Koukouvi Agbényigan dénonce le fait que les réseaux sociaux notamment Facebook et WhatsApp sont aujourd’hui les lieux de rencontre de « nos jeunes ».
« Aujourd’hui, nos jeunes ont fait de Facebook et WhatsApp les lieux de rencontre par excellent. Une fois qu’ils s’échangent sur WhatsApp, un rendez-vous est fixé et voilà, ils commencent à se fréquenter sans pour autant chercher à mieux se connaître à mieux s’étudier. Après quelques années, c’est le divorce, ce sont des problèmes. Juste parce qu’ils ont violé les étapes du mariage. Le mariage, c’est projet qui a un processus, notamment le « premier pas », « dot » ainsi, l’on va au mariage », nous a-t-il confié.
La dot est une tradition ancestrale africaine importante qui a de nombreux avantages pour les femmes et leur famille. Les sages et les anciens ont maintenu cette pratique en raison de son importance pour la protection et le respect des femmes. La dot peut aider à renforcer les mariages, à réduire les risques de violence conjugale et à protéger les femmes contre les mariages forcés ou précoces.
Que dit la loi de la dot ?
Au Togo, la loi autorise la dot. Un homme avant d’épouser sa femme doit payer la dot.
Ici, il s’agit d’un extrait de la loi portant modification de l’ordonnance N°80-16 du 31 janvier 1980 portant code des personnes et de la famille, qui concerne la question de la dot dans le cadre du mariage au Togo.
L’article 56 de cette loi dispose que « la dot a un caractère symbolique et peut être payée en nature ou en espèces, voire les deux, mais son montant ne peut excéder la somme de dix mille (10 000) francs ».
L’article 57 précise que « la dot est payée au père et à la mère de la future épouse, ou à la personne qui a l’autorité sur elle en cas d’absence de ces derniers. En cas de désaccord entre le père et la mère sur la manière dont la dot doit être partagée, leur désaccord ne pourra pas empêcher le mariage, et la dot sera alors partagée selon la volonté de la majorité ».
Dieudonné AMOUZOUVI