Les députés ghanéens ont finalement adopté le texte de loi anti gay durcissant la répression de l’homosexualité, intitulé « Promotion des droits sexuels convenables et des valeurs familiales ghanéennes », ce mercredi 28 février 2024. Il a fait l’objet de plusieurs blocages dus aux protestations des défenseurs des droits des homosexuels qui n’ont pas hésité à déposer un recours contre ce texte en juillet 2021 devant la Cour Suprême pour le « déclarer inconstitutionnel ».
Si ce texte de loi est ratifié, il exposerait à une peine allant jusqu’à trois ans de prison toute personne s’identifiant comme LGBT + et jusqu’à dix ans pour celles qui se rendraient coupables de « campagnes LGBT + à destination des enfants ». Par ailleurs, si cette loi vise à criminaliser toute personne qui s’identifie simplement comme LGBT, elle punit aussi tout ami, famille ou membre de la communauté qui ne les dénonce pas.
Il faut rappeler que cette législation a connu une forte mobilisation d’une coalition de chefs traditionnels chrétiens, musulmans et ghanéens. En effet, les évêques du pays n’ont pas hésité à s’opposer aux positions du pape François sur la question de la liberté sexuelle des LGBT. La pression exercée par les communautés religieuses était si forte que la Cour suprême a levé tout blocage à l’adoption de cette loi qui est qualifiée comme l’une des plus dures du genre en Afrique.
Actuellement tous les regards sont tourné vers le président Nana Akufo-Addo qui a sept jours pour valider ou rejeter cette proposition de loi. A cet effet, les organisations de défense des droits de l’Homme et celles qui se sont spécialisées dans la promotion de l’homosexualité interpellent le président ghanéen – qui arrive à la fin de son deuxième mandat en janvier 2025 – de ne pas promulguer la loi.