L’Horloge de l’Apocalypse, baromètre des menaces pesant sur l’humanité, a été avancée à 89 secondes de minuit, marquant un record historique. Créée en 1947 par le Bulletin of the Atomic Scientists, cette horloge symbolique mesure le risque d’anéantissement global.
En 2025, pour la deuxième année consécutive, les scientifiques l’ont avancée, la fixant à 89 secondes de minuit, sur l’Horloge de l’Apocalypse, un seuil jamais atteint.
Cette décision, annoncée par un panel d’experts incluant plusieurs lauréats du prix Nobel, reflète l’aggravation des tensions internationales, notamment la guerre en Ukraine et l’instabilité au Moyen-Orient, ainsi que l’inaction face au réchauffement climatique et aux risques liés à l’intelligence artificielle. Ce nouvel ajustement marque un avertissement pressant à destination des dirigeants mondiaux et des sociétés civiles.
Un monde au bord du gouffre accélère l’horloge
L’annonce du 28 janvier 2025 intervient dans un contexte marqué par une multiplication des tensions géopolitiques et des crises systémiques. Selon le Bulletin of the Atomic Scientists, les dirigeants mondiaux échouent à contenir des menaces existentielles croissantes. Ils placent de fait la planète dans une situation critique. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui entre dans sa troisième année, reste un facteur majeur d’instabilité nucléaire.
Or la Russie refuse toute négociation sur un nouvel accord de contrôle des armements avec les États-Unis après l’expiration du traité New START en 2026. Parallèlement, la Chine accélère l’expansion de son arsenal nucléaire, tandis que les tensions autour de Taïwan se multiplient, avec des incursions militaires répétées de Pékin dans l’espace aérien de l’île.
Au Moyen-Orient, la guerre entre Israël et le Hamas exacerbe une situation déjà explosive. L’Iran, acteur clé de la région, renforce son influence militaire et alimente les tensions avec ses voisins.
Technologies et climat, un aller sans retour ?
L’intelligence artificielle (IA) s’impose également comme un facteur d’instabilité supplémentaire. De plus en plus utilisée dans le domaine militaire, elle est désormais intégrée aux systèmes de ciblage et de décision stratégique. Selon Herb Lin, expert en cybersécurité, plusieurs armées testent des armes autonomes capables de sélectionner et d’éliminer une cible sans intervention humaine.
Le réchauffement climatique continue d’aggraver les tensions. 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, marquant une décennie où chaque année bat un nouveau record. Nous avons dépassé le seuil critique des 1,5°C. Pourtant, les politiques environnementales peinent à suivre l’urgence de la situation. Les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, tandis que les engagements internationaux restent insuffisants.
Les nouvelles menaces biologiques avancent l’horloge
Les menaces biologiques occupent désormais une place centrale dans les prévisions de l’horloge. Cela en raison des risques croissants liés aux épidémies émergentes et aux recherches en biotechnologie. La pandémie de Covid-19 a profondément modifié la perception du public envers les politiques de santé publique.
Dans le même temps, le nombre de laboratoires de haute sécurité (BSL-3 et BSL-4) manipulant des agents pathogènes hautement dangereux a considérablement augmenté. En réponse d’ailleurs aux besoins croissants de surveillance des maladies infectieuses. Cette prolifération soulève des inquiétudes sur les risques de fuites accidentelles.
Face à ces menaces, les progrès en biotechnologie et en intelligence artificielle ouvrent de nouvelles perspectives, mais posent aussi des risques considérables. L’IA est désormais capable d’accélérer la conception de molécules biologiques, facilitant à la fois la découverte de traitements et la mise au point potentielle de pathogènes modifiés.
Les États-Unis, la Chine et la Russie se trouvent aujourd’hui face à un choix déterminant. Doivent-ils poursuivre une course aux armements et aux technologies incontrôlées ou engager un dialogue international pour réduire les menaces existentielles ?
Dans un contexte où les tensions géopolitiques se multiplient, l’absence de coopération entre ces trois puissances fragilise les efforts de gouvernance mondiale. Pourtant, des accords ambitieux sur la régulation des armes autonomes, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la sécurisation des recherches biologiques sont encore possibles. Mais ils nécessitent une volonté politique forte et une prise de conscience du risque d’effondrement global.
L’ajustement de l’Horloge de l’Apocalypse à 89 secondes de minuit constitue un avertissement sans précédent. Plus qu’un simple symbole, cette décision reflète une dégradation continue des conditions de sécurité mondiale. La multiplication des crises, combinée à l’inaction des gouvernements, accroît le risque d’un point de non-retour.
Source : https://www.science-et-vie.com/








