Une tournure surprenante s’est produite à la Cour d’appel de Niamey, où la condamnation à neuf mois de prison d’un dirigeant d’une coalition soutenant le régime militaire issu du coup d’État au Niger a été « annulée ».
Cette figure emblématique, Abdoulaye Seydou, avait été incarcérée pendant sept mois pour son implication dans une affaire liée à une attaque jihadiste.
Lire aussi : Niger : Que devez-vous savoir du nouveau Premier ministre ?
Décision de la Cour d’Appel
Lundi dernier, la Cour d’appel de Niamey a pris une décision qui a surpris beaucoup : elle a annulé la condamnation de neuf mois de prison ferme prononcée par le tribunal de grande instance contre Abdoulaye Seydou. Ce dernier est le coordonnateur du mouvement M62, une coalition rassemblant plusieurs associations et ONG qui soutiennent activement les militaires au pouvoir, tout en étant farouchement opposées à la présence des forces militaires françaises au Niger.
Le secrétaire général du mouvement M62, Sanoussi Mahaman, s’est exprimé devant les médias pour annoncer la nouvelle. Il a qualifié la détention d’Abdoulaye Seydou de « décision arbitraire » orchestrée de manière complète. Ce revirement judiciaire semble renforcer les convictions du mouvement quant à l’injustice de la situation.
Contexte de l’affaire
Abdoulaye Seydou avait été mis en détention préventive en janvier, avant d’être condamné en avril. Son arrestation était liée à des accusations portées par son mouvement contre les Forces de défense et de sécurité (FDS) pour des massacres présumés sur des populations civiles. Ces actes auraient été perpétrés en représailles à une attaque jihadiste survenue en octobre 2022.
Le mouvement M62 s’est érigé en fervent défenseur des militaires au pouvoir depuis un an. Il a mobilisé plusieurs milliers de manifestants à Niamey, témoignant ainsi d’un soutien actif envers le régime ayant renversé le président nigérien Mohamed Bazoum en juillet dernier. Cette coalition, en plus de soutenir le régime, exprime une critique virulente envers la présence des forces militaires françaises sur le territoire nigérien.
Les événements entourant l’attaque jihadiste, la riposte de l’armée et les conséquences sur les populations civiles ont suscité des controverses persistantes. L’opposition politique et des organisations de la société civile ont remis en question le nombre de victimes et la manière dont les frappes ont été menées.