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Récépissé HAAC N°0062/HAAC/07-2022/pl/P

Burkina Faso : le gouvernement suspend France 24

La chaîne française France 24 ne pourra plus diffuser sur le sol Burkinabè. Du moins pour le moment. Et pour cause, elle vient d’écoper d’une suspension de diffusion. l‘information a été notifiée à travers un communiqué en date de ce lundi 27 mars, par le gouvernement Burkinabè. 

Ce que reproche le gouvernement Burkinabè à la chaîne française

Le gouvernement dit mettre fin à la diffusion des programmes de France 24. Il motive cette décision par une interview accordée au Chef d’AI-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) sur les antennes de la chaîne.

« C’est avec regret que le Gouvernement a découvert il y a de cela deux semaines, une interview du << Chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)» sur les antennes de France 24, du groupe France Médias Monde », peut-on lire dans le communiqué..

Sans contester poursuit le communiqué, « la liberté des choix éditoriaux de la chaîne, le Gouvernement s’interroge cependant sur l’éthique qui gouverne la pratique professionnelle du journalisme sur France 24 ».

À cet effet, le « Gouvernement se désole de voir que le chef d’une organisation terroriste comme AQMI et reconnue comme telle par l’ensemble de la communauté internationale, puisse bénéficier des largesses éditoriales de France 24 pour s’exprimer longuement sur les antennes de la chaîne. Cette organisation, est-il besoin de le rappeler, adepte d’un terrorisme djihadiste est l’auteur de crimes odieux qui choquent la conscience humaine et qui ont fait des milliers de victimes à travers le monde », regrette le gouvernement Burkinabè.

Violence aveugle et la barbarie terroriste

Par ailleurs, le gouvernement rappelle que « Dans la bande sahélo-saharienne et singulièrement au Burkina Faso, la violence aveugle et la barbarie terroriste contre les paisibles populations est principalement alimentée par cette organisation qui nourrit des desseins funestes pour notre pays et notre peuple que le Gouvernement a la responsabilité de protéger ».

« En ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI« , indique le gouvernement, « France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, « pire, il offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhicules pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso », a-t-il déploré.

N’ayant pas d’autres choix pour régler ce problème, « le Gouvernement a donc décidé en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, de la suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national ».

« Le Gouvernement, tout en réaffirmant son attachement à la liberté de presse et d’opinion, renvoie France 24 et l’ensemble des professionnels des médias à leurs responsabilités quant aux choix éditoriaux qu’ils opèrent dans le traitement de l’information sur le terrorisme. Dans le noble combat engagé pour libérer notre pays de la barbarie des hordes terroristes et des bandits armés, Il prévient qu’il demeurera intransigeant dans la défense des intérêts vitaux de notre peuple contre tous ceux qui joueraient les mégaphones dans l’amplification des actions terroristes et des discours de haine et de division véhiculés par ces groupes armés », a conclu le gouvernement.

France 24 s’indigne…

France 24 s’indigne des propos outranciers et diffamatoires du gouvernement burkinabè, associant la chaîne à « une agence de communication pour ces terroristes », qui tentent de décrédibiliser la chaîne, dont l’indépendance et la déontologie ne sont plus à démontrer. France 24 rappelle son attachement sans faille à la liberté d’informer comme au travail professionnel de ses journalistes.

En outre, la décision de suspendre la chaîne intervient sans préavis et sans que n’aient été mises en œuvre les procédures prévues par la convention de diffusion de France 24 établie par le Conseil Supérieur de la Communication du Burkina Faso. Pourtant, des échanges continus entre l’autorité de régulation et des représentants de France 24 ont toujours permis un dialogue constructif. Jamais n’a été évoqué le motif qui sert de prétexte aujourd’hui au gouvernement du pays pour justifier la suspension de la diffusion de la chaîne. En décembre 2022, le gouvernement burkinabè avait déjà suspendu la radio RFI dans les mêmes conditions exorbitantes du droit commun, s’exonérant de tout respect des procédures.

Civilemagazine avec France 24

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