C’est une problématique très pertinente ! L’Afrique connaît une transformation numérique rapide, mais cette expansion s’accompagne de vulnérabilités accrues face à la cybercriminalité. Avec l’essor de l’intelligence artificielle (IA), le continent est à la fois un terrain d’innovation et une cible de choix pour les cybercriminels.
La transformation numérique en Afrique : une opportunité et un risque
L’Afrique connaît une numérisation rapide avec une augmentation du taux de pénétration d’Internet, passant de 2,1 % en 2005 à environ 43 % en 2023. Par ailleurs, il y a à noter une explosion des paiements numériques. L’Afrique est en tête du mobile banking, avec l’Afrique subsaharienne représentant près de 50 % des comptes de mobile money dans le monde et générant 2,5 milliards de dollars de transactions quotidiennes.
Cependant, cette transformation s’accompagne de risques majeurs, notamment en matière de cybersécurité.
Un continent vulnérable face aux cyberattaques basées sur l’IA
Malgré les avancées, de nombreux États africains manquent encore d’infrastructures solides en cybersécurité. L’Afrique manque de cadres juridiques robustes. Très peu de pays africains ont adopté une loi spécifique sur la cybersécurité.
Les entreprises n’ont pas compris grand chose face aux risques de cyberattaques. Donc, elles n’ont pas un plan d’investissements en cybersécurité. Or, en Europe, c’est la ruée des entreprises pour se protéger surtout contre l’espionnage industriel.
L’exploitation de l’IA par les cybercriminels en Afrique
Les cybercriminels utilisent de plus en plus l’IA pour perfectionner leurs attaques. D’après l’Interpol, les formes d’attaques sont variées et les plus connues sur le continent. Les cybercriminels utilisent le phishing automatisé par exemple. Ces hackers exploitent l’IA pour créer des faux e-mails ultra-réalistes, visant particulièrement les utilisateurs de mobile money.
Grâce aux deepfakes, les cybercriminels peuvent escroquer institutions bancaires africaines par des vidéos falsifiées. En outre, l’intelligence artificielle est utilisée pour identifier les failles des systèmes informatiques et accélérer les attaques par ransomware.
Face à ces menaces, il faut le renforcement des cadres juridiques et de la coopération entre les Etats pour mieux contrer les cybercriminels. Le Kenya, l’Afrique du Sud et le Nigeria investissent dans des solutions basées sur l’IA pour détecter les fraudes financières. Les Fintechs africaines, comme Flutterwave et M-Pesa, développent des systèmes de détection de fraude basés sur l’IA pour protéger les transactions mobiles.
L’essor de l’intelligence artificielle est une opportunité pour l’Afrique, mais aussi une menace lorsqu’elle est exploitée par les cybercriminels. La faiblesse des infrastructures et le manque de réglementation en font un terrain favorable aux attaques basées sur l’IA.