On peut lire les tabloïds américains étiqueter ce jour d’une « victoire historique » pour Donald Trump à la présidentielle américaine 2024. Ils le qualifient de « survivant ». Il vient de loin après avoir résisté à l’« impeachment », aux juges, aux frondeurs de son camp, à l’irruption de Kamala Harris et à deux tentatives d’assassinat.
Il a été abandonné par ceux-là qui l’ont supporté à arriver au pouvoir en 2017. Le plus illustre parmi ces « traitres » est évidemment son ex-colistier, Mike Pence. Ce dernier avait déclaré qu’il ne soutiendrait pas le milliardaire républicain lors de la présidentielle de cette année. « Cela ne va pas vous surprendre, je ne vais pas soutenir Donald Trump (…) », face à Joe Biden, a-t-il déclaré lors d’une interview à Fox News.
En effet, la brouille entre les deux hommes nait des événements de l’« attaque du Capitole », le 6 janvier 2021. Ce qui a entraîné la désolidarisation des collaborateurs du camp Trump parmi lesquels la secrétaire d’État aux Transports, Elaine Chao, et la secrétaire d’État à l’Éducation, Betsy DeVos, qui ont annoncé leur démission, le lendemain, alors que D. Trump était toujours au pouvoir et contestait les résultats de la présidentielle de 2020 qui avait vu Joe Biden déclaré vainqueur.
Face à des poursuites judiciaires qui le visaient, Donald Trump s’est montré combattif et le poing toujours fermé, visage rageur prêt à aller jusqu’au bout de ses ambitions. Il a fait de cette élection une opportunité de prendre sa revanche sur ses détracteurs voire se venger de tous ceux qui ont cherché à le mettre à terre. Ainsi, il a toujours voulu utiliser le verdict des juges comme une arme et s’en servira pour attaquer l’État de droit et ses têtes de Turc préférées que sont le juge Merchan et le procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg.
Trump a échappé à deux tentatives d’assassinat, que ses soutiens d’une Amérique des oubliés vénèrent comme un héros. Avec son « Make America Great Again », Trump a su séduire les déçus de la gouvernance de Biden. Pendant tout le mandat de Biden, l’Amérique a su creuser les fractures sociales qui met en face à face deux Amériques difficilement réconciliables. Trump a eu le mérite de toujours galvaniser et mobiliser partout ses troupes. Les affaires n’ont pas eu raison du soutien indéfectible de son camp. D’ailleurs, même, l’irruption de Kamala Harris n’a pas émoussé son ardeur comme certains ont cru le voir après le retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle.
Trump, c’est cette Amérique-là qui sait se lever après un échec. Même si on doit lui reprocher le ton parfois trop martial, parfois « politiquement incorrect », il dit ce que veut entendre les Américains surtout les oubliés par le gouvernement Biden. Un espoir a pris le contrôle des cœurs qui ont vu en ce « revenant », un « sauveur » qui pourra remettre en selle l’économie et voir le pays « revenir sur le droit chemin » comme le brandissent ses sympathisants. Le discours sur l’immigration et le pouvoir d’achat ont conquis même certains électeurs démocrates. Et on peut le voir à travers les résultats qui portent en triomphe ce « survivant ».
On peut dire de lui qu’il est « raciste », « sexiste », « machiste », etc. ce n’est pas ça une campagne électorale et les électeurs attendent qu’on leur dise comment ils vont travailler pour gagner de l’argent, payer leurs factures, payer moins de taxes et d’impôts. Les médias ont tout peint en faux sans oublier les instituts de sondages. Jusque dans les dernières heures, ils annonçaient un duel serré avec un léger avantage à la candidate démocrate. Seulement, les résultats montrent une « vague rouge » s’emparer de toute l’Amérique. Ce qui le crédibilise et le rend plus légitime que quiconque. Donald Trump signe le grand et retentissent retour de l’histoire en attendant ses conséquences sur la marche du monde où le président élu est très attendu.